Points de reperes
Avec une population estimée à 7 millions d’habitants, le Laos est le pays le moins peuplé d’Asie du Sud-Est. 78% des habitants vivent en zones rurales et/ou montagneuses, avec les conséquences sociales qu’implique l’isolement. Le Laos est l’un des rares États communistes qui subsistent dans le monde et l’un des plus pauvres d’Asie du Sud-Est. Colonie française jusqu’en 1953, la lutte de pouvoir qui s’ensuivit entre les royalistes et le groupe communiste Pathet Lao a également vu le pays pris dans la guerre du Vietnam. Les forces communistes ont renversé la monarchie en 1975, annonçant des années d’isolement. Après la chute de l’Union soviétique dans les années 1990, le Laos a commencé à s’ouvrir au monde. Mais malgré les réformes économiques, le pays reste pauvre et fortement dépendant de l’aide étrangère.
La situation géographique de ce pays enclavé et montagneux rend inévitablement les déplacements et l’accès aux villages reculés extrêmement difficiles. Moins de 20% des 24’000 km de routes sont asphaltées, les autres sont rudimentaires et d’accès difficile.
Les périodes de moussons aggravent encore l’isolement et la détresse dans les villages abandonnés où se regroupent les minorités ethniques. Le salaire minimum a été fixé en août 2022 LAK 1,200,000.00, soit moins de CH 70.00 (taux de change/ novembre 2022).
Situation géographique
Situation humanitaire
Eloignés de tout, des milliers de villages sont privés d’accès aux soins et à toute forme d’aide. L’absence d’eau potable, de centres médicaux, d’écoles, engendre le plus extrême dénuement et la précarité.
De faible superficie, le Laos n’en détient pas moins le macabre record du pays le plus bombardé de l’histoire de l’humanité. Plus de 1.9 million de tonnes de bombes ont été déversées durant la guerre du Vietnam : ayant reçu l’ordre d’épuiser ses munitions, c’est sur le territoire laotien que l’armée américaine a largué « par erreur » une effroyable quantité d’engins explosifs. Cet épisode sanglant, qui laisse des cicatrices toujours à vif, entraîne encore de nouvelles tragédies : nombre de munitions non explosées (UXO) ne cessent de mutiler et de tuer hommes, femmes et enfants. La zone à risques couvrirait plus de 87’000 kilomètres carrés, soit 37% du territoire.
Autres séquelles de la guerre : la forte dégradation de la sécurité alimentaire et le développement de maladies chroniques chez de nombreuses minorités ethniques liées à la contamination des sols (malformations à la naissance, hypertrophie, rachitisme, cancer des poumons et de la prostate, maladies de la peau, du cerveau et des systèmes nerveux, respiratoire et circulatoire, cécité, diverses anomalies à la naissance).